SONT-TY-PAS-BEAUX NOS PÊCHEURS DU PORT DE LA MADRAGUE ?

5h30 du mat, au bar de Paquita pour le café ! Et hop ! On embarque pour la matinée avec Jean Jean et Jérémy. La veille c’était Philippe et Olivier qui nous faisaient chalouper au rythme des remontées des filets… et de Joe Dassin.

Du champ à la cuisine, savoir-faire et qualité du produit font la pluie et le beau temps dans nos assiettes. Ce reportage photo s’intéresse à ceux qui livrent les plus belles tables de la région dont celles de Lionel Levy, Gérald Passedat, Alexandra Mazzia jusqu’aux étales du vieux port. Humanité, courage, générosité et humour : on espère que vous ressentirez tout et que vous serez comme le photographe ému et amusé.


2019 : L’ÉVÈNEMENT C’EST MARSEILLE-PROVENCE ANNÉE DE LA GASTRONOMIE !

Après Marseille-Provence capitale européenne de la Culture en 2013, place à Marseille-Provence Gastronomie 2019. La diversité et la richesse culinaires locales font de la Provence une destination gustative de tout premier rang. Une évidence pour celles et ceux qui ont la chance d’y habiter mais il faut penser aux autres !  Le département des Bouches-du-Rhône et Provence Tourisme par leur opportune initiative contribuent à valoriser notre belle région.

Résolument moderne depuis 2013 avec sa dimension capitale européenne et culturelle, Marseille sera dorénavant reconnue dans le secteur très prisé du tourisme gastronomique.

Nous sommes heureux que cet évènement prenne place ici et ce pendant toute une année. On va se régaaaaaaaler  

UNE EXPÉRIENCE HUMAINE EN PHOTO CULINAIRE : ADOPTONS LE LIFESTYLE !

A l’ère des réseaux sociaux, une communication soignée s’impose aux marques et aux acteurs de la sphère food. De la startup au grand groupe agroalimentaire en passant par le restaurateur, inutile de chercher à échapper à la vigilance voire à la défiance des consommateurs en quête de transparence, de personnalisation mais aussi de sens.

On voit émerger des marques, par exemple « c’est qui le patron « https://lamarqueduconsommateur.com/  tout à fait emblématique du phénomène d’omniscience du consommateur. D’ailleurs, celle-ci ne présente  aucune photo.

Le web, les réseaux sociaux avec les communautés de consommateurs et le rôle des influenceurs ont révolutionné la communication des marques, désormais invitées à apporter du sens et de la valeur dans leurs actions. 

Voici un autre site qui illustre bien mon propos : http://www.photos-non-contractuelles.fr/ . Il a suscité 3,5 K de mentions j’aime.​

​Force est de constater que la photographie culinaire a également sa part de responsabilité et fait désormais partie du contrat de confiance passé avec le consommateur. Car oui, il est toujours possible de ne pas faire de publicité culinaire mensongère.

On triche de moins en moins à la prise de vue en badigeonnant un steack haché avec de la laque pour faire briller (ouf!).

Prenons le cas des fast food et des petits plats préparés, des photos life style sont un moyen efficace d’éviter le cliché trompeur de ce que l’on aura jamais véritablement dans l’assiette. A titre d’exemple, voir notre série « Hamburger after midnight » et « Encas sport »​ sur http://photoculinaire-ap.com

​L’équipe ÉP, ​styliste et photographe culinaire​, ​nous nous engageons à raconter une histoire et à donner envie en ayant recours à des méthodes naturelles et zéro gaspi !

UNE ENTRÉE QUI EN JÈTTE POUR UN MENU SÉDUCTION !

Cru, cuit, en sushi ou passé entre les mains d’un grand chef, sa texture soyeuse et son attirante couleur corail en font LE FRUIT DE MER DE LA SENSUALITÉ PAR EXCELLENCE ! Piquant à l’extérieur et délicat à l’intérieur … Parfait pour un repas amoureux ​en tête-à-Tête, vous trouvez pas ?

Mais e​n préambule de ma recette, laissez-moi vous parler un peu de cet étonnant petit hérisso​n​ à la délicatesse culinaire aussi parfaite que ses couleurs variables et son originalité sur plusieurs aspects. Le saviez-vous ? Les Français en sont les plus grands fans au monde​ ! On déguste les gonades de l’oursin qui sont aussi ses attributs de reproduction. 

Point numéro un : c’est certes​, un met exquis mais il est ​également​ très bon pour la santéEn effet, la châtaigne des mers est un puissant antioxidant, on l​ui​ consacre ​des recherches en cancérologie ainsi que sur le ralentissement du processus de vieillissement de la peauEn 2 : ses qualités nutritives sont nombreuses : véritable concentré d’oligo-éléments, la consommation d’oursins aiderait au bon fonctionnement de la thyroïde, notamment grâce à sa teneur conséquente en sélénium et en iode. Petit plus en 3 : clin d’oeil d​’actualité, l’Anandamide qu’il contient procurerait les même effets de plaisir que le cannabis. Là, je dis oui à la libéralisation de l’oursin ! Je n’ai pas de précision sur la​ quantité d’oursins nécessaire pour en ressentir les effets​, mais aussi infimes soit-ils, s’agissant de plaisir, on prend !  

C’est la saison de l’oursin ! Les Oursinades sont légion dans la région des Bouches-du-Rhône de novembre à avril. À l’affiche, les oursins de Galice, plus gros mais moins goûteux que les oursins de Sète que je recommande pour ma recette. On les ramasse aussi sur les côtes de l’atlantique, que la France est belle​ !

Ne passez pas à côté, si ce n’est déjà fait, courez chez le poissonnier !
Ma recette simplissime et du plus bel effet visuel, merci 😉 ​de l’oursin présenté dans sa coquille en brouillade :
 

1: vider l’oursin en prélevant délicatement les lamelles de corail.

2: Remplir la coque d’oeufs brouillés, laisser tiédir avant de disposer le corail par dessus.

3: un brin d’herbe aromatique 

​On y est, ​dégustez​ !

MARIO : LA CUISINE ET LA MADRAGUE FAÇON CARPACCIO

Interview de Mario ce matin, le 12 janvier 2018
 
Il est 11:30, Je le vois passer et repasser par la fenêtre, sur le chemin qui mène au village. Les mains dans les poches, la tête dans les épaules, d’un pas déterminé, ce matin, il répare une fuite chez Maria. Un toc toc, des signes pour dire « tu viens après ? » « oui après ! » … Quelques instants plus tard, comme souvent, assis devant un ballon de rouge, c’est avant tout un ami que j’interview ce matin :
 
Mario, on peut dire que tu es une figure emblématique du village. À la Madrague, tout le monde te connaît. Quelle histoire particulière te lie à ce lieu ?
Une histoire de tous les jours, rien de particulier ​…​ à part l’ambiance que j’ai trouvé ici, et qui était formidable. C’était un village de pêcheurs et de rapatriés pieds noirs, des espagnoles, des italiens … C’était une salade … mais elle était très sympathique ! Je suis arrivé en 1980, le coin m’a plu et je suis resté tout simplement. J’avais un camion aménagé avec ma femme et mon fils, ma fille est arrivé plus tard… J’ai cherché du travail, je me suis fais embauché comme cuisto dans un restaurant de plage et ma vie, elle a continué ici, plus en Italie, voilà !
Quand j’ai acheté ici c’était une épave, les maisons était construites sur un terrain de la ville et quelques années plus tard, après des batailles et beaucoup d’incertitudes, on a finalement acheté du terrain et ensuite on a amélioré la maison.
 
J’ai eu l’honneur d’être invité à ta table d’où on peut admirer les plus beaux couchers de soleil, j’y ai dégusté un loup en croute de sel, une paëlla de la mer, des pâtes à la vongole et tant d’autres bonnes choses … J’ai le souvenir d’un atelier ravioli mémorable, un matin où la brume était si épaisse qu’on ne voyait plus la mer … quelle atmosphère !…
Tu as évidemment transmis cet héritage à ton fils notamment, qui est devenu pêcheur. Comment expliques-tu ce plaisir pour la transmission ?
C’est pas difficile je crois … C’est la responsabilité de l’aîné de le faire, le père, le grand-père, le frère ainé, n’importe qui… La connaissance il faut la transmettre sinon ça meurt et on va arriver à des grosses patatracks ! … Le partage du savoir, le plus petit qu’il soit, c’est une richesse énorme. Mon fils et la pêche ?…  Je sais pas si ça vient de moi, j’ai jamais imposé quoi que ce soit à mes enfants contre leurs désirs mais il a toujours eu une passion pour la mer mon fils, depuis tout petit. Il a un brevet de capitaine et maintenant, il a une poissonnerie, par contre le goût de la cuisine, il l’a ! Mais quand il l’a mange !
Ma fille, elle, elle aime bien faire la cuisine et me demande toujours des conseils.
 
Tu fumes toi-même ton saumon dans un fumoir que tu t’es fabriqué cet hiver, tu fais aussi ta charcuterie, le « fait maison », ça vient de ton enfance en Italie ?
Dans mon enfance, j’ai toujours mangé des choses fait maison, je suis né dans un village où il y avait des pâturages avec des vaches et des porcs, on avait pour coutume de tuer le cochon et de faire la charcuterie… On buvait du lait chaud, pas pasteurisé, ça avait un goût formidable qui s’est perdu. T’as des tas de choses qui se sont perdues… Dommage … Et avec tout ce qui se passe aujourd’hui, il faut retourner à la terre, l’authenticité d’avant. Je voudrais que les gens comprennent que tout ce qu’on achète au super marché, c’est pourri, ça nous rend malades. Ça coûte quoi de faire les choses soi-même ? Rien !? Un peu de bonne volonté, un peu de vouloir, c’est tout ! C’est pas compliqué …
 
Outre l’authenticité, quels autres essentiel pour une bonne cuisine ?
La simplicité, l’authenticité… le goût prononcé et surtout suivre les vraies recettes de nos ancêtres. Les recettes revisitées, ça n’existe pas ! Tout ça c’est de la guignolerie, moi je vais revisiter des malades à l’hôpital et pas un plat de cuisine ! Un carpaccio de saumon, excuse-moi c’est pas un carpaccio ! C’est un saumon présenté façon carpaccio ! Un carpaccio, c’est du boeuf, coupé très fin, de l’huile d’olive et du citron, c’est tout !
 
Tu aimes aussi le tango, il y a un rapport avec la cuisine ?
C’est quelque chose de réel, de concret, de passionnel ! La cuisine c’est une passion et le tango aussi ! Tenir entre ses bras une femme et danser le tango c’est la passion et la volupté ! Et un bon plat avec du parfum et du goût c’est la volupté, c’est le plaisir à l’état pure !